
Edition 02/2022
Nous avons été nombreux à devoir nous isoler ces derniers mois, à l’instar de la famille Frisé de Berne. Sauf que celle-ci ne s’est pas laissé faire, à la différence de la plupart d’entre nous. Elle a entamé une grève de la faim pour protester contre la consigne officielle de confinement. Et elle a eu gain de cause puisqu’elle a pu sortir prématurément de sa quarantaine − mais pas de sa captivité.
Les choses se sont bien passées ainsi, mais une précision a son importance : les membres de la famille Frisé n’appartiennent pas à l’espèce humaine. Ce sont des volatiles, plus précisément des pélicans frisés du parc zoologique Dählhölzli. Quant à la cause de leur enfermement, ce n’est pas le Covid-19, mais la grippe aviaire. Si les oiseaux ont supporté avec courage le test à l’écouvillon ordonné suite au décès d’un héron atteint de grippe aviaire (le souvenir du bâtonnet ouaté nous hante encore, nous autres humains !), ils n’ont guère apprécié la quarantaine décrétée par mesure de sécurité. Ils ont donc tout bonnement refusé de s’alimenter. Par chance, les tests se sont révélés négatifs et les pélicans ont pu regagner leur enclos plus vite que prévu.
Illustration : Thibaut Muller