Depuis la mi-février, les agentes et les agents du canton peuvent de nouveau travailler au bureau sans restriction ou, s’ils le souhaitent, continuer à effectuer une part de leur temps de travail à domicile. Premier bilan de la nouvelle stratégie de promotion du télétravail du canton après quatre mois : il n’est pas toujours simple d’instaurer une délimitation claire entre vie privée et vie professionnelle, et ce aussi bien pour les supérieures et supérieurs hiérarchiques que pour leurs collaboratrices et collaborateurs.

À la mi-février, le Conseil fédéral a levé la recommandation de télétravail. Le Conseil-exécutif a immédiatement mis en œuvre cette décision à l’échelle cantonale, où les règles ordinaires s’appliquent à nouveau au personnel de l’administration cantonale. Avec ce retour à la normale, le canton de Berne a enfin pu mettre en application sa nouvelle stratégie de promotion du travail à domicile. Celle-ci avait été arrêtée par la gouvernement en juin 2021 déjà, mais en raison de la situation épidémiologique tendue au cours de l’automne et de l’hiver, l’obligation de travailler à domicile avait été instaurée temporairement partout où cela était possible.
De la théorie à la pratique
La stratégie cantonale de promotion du télétravail prévoit que les agentes et les agents peuvent en principe exécuter jusqu’à 50 % de leur temps de travail à domicile. Ils conviennent avec leur hiérarchie de la possibilité d’effectuer du télétravail et en déterminent ensemble l’étendue, tout en tenant compte des besoins du service, qui restent prioritaires.
Voilà pour la théorie. Mais qu’en est-il en pratique, après quatre mois de mise en œuvre ? « Nous recevons des commentaires très positifs », affirme Katja Desimone, responsable de la section Stratégie et Controlling de l’Office du personnel. Elle constate toutefois qu’il reste parfois difficile d’établir une délimitation claire entre vie privée et vie professionnelle, et ce aussi bien pour les supérieures et supérieurs hiérarchiques que pour leurs collaboratrices et collaborateurs. Dans certains cas, des cadres imposaient à leurs employées et employés des réunions Skype durant leurs jours de congé. De telles contraintes ne sont autorisées que si elles restent tout à fait exceptionnelles. Des agentes ou agents avaient également pris l’habitude de continuer à travailler jusque tard en soirée. Dans de tels cas, les supérieures ou supérieurs hiérarchiques devraient chercher à aborder ce problème avec les personnes concernées. Les cadres se doivent également de montrer l’exemple, notamment en évitant dans la mesure du possible d’envoyer des courriels tard le soir ou durant le week-end.
Le droit du personnel s’applique aussi au télétravail
Pour Katja Desimone, c’est très simple : « Les mêmes règles s’appliquent au travail à domicile et au bureau. » En clair, l’horaire de travail habituel doit être respecté et le droit aux pauses quotidiennes réglementaires reste garanti. Toute personne qui décide de travailler à domicile doit s’organiser en conséquence et veiller à son propre bien-être. L’Office du personnel a consigné quelques conseils à cet effet. Mais le travail à domicile n’est pas toujours indiqué. Si les supérieures ou supérieurs hiérarchiques et leurs collaboratrices et collaborateurs ne parviennent pas à se mettre d’accord, une liste de contrôle leur permet de déterminer si le télétravail peut être mis en place pour le poste en question.
Depuis le début de l’année, les agentes et les agents peuvent noter leurs heures de travail à domicile dans l’outil de saisie du temps de travail « Time ». « C’est important, car cela nous permet d’avoir des données fiables sur le nombre de personnes qui travaillent à domicile », souligne Katja Desimone.
Catherine Arber