Anet, championne de tirs de sangliers!

L’automne annonce le retour de la chasse. Dans le canton de Berne, la plus grande concentra-tion de sangliers se situe dans le Seeland. Et ce sont dans les communes d’Anet et de Champion que sont tirés un quart des suidés du canton. Mais le village du peintre Anker a d’autres curiosi-tés à offrir, comme la ruine discrète d’un château géant.

Avec ses 24 kilomètres carrés et une population d’environ 3700 âmes, la petite commune d’Anet (Ins en allemand) constitue un pont entre la Suisse alémanique et la Suisse romande de par sa situation sur la frontière linguistique. Cette charmante localité demeure principalement axée sur l’agriculture, avec ses 1592 hectares de terres agricoles. Son sol fertile et son climat agréable sont propices au développement d’une culture maraîchère.

La commune de la rive sud du lac de Bienne abrite aussi un nombre impressionnant de sangliers sur son territoire. Avec sa taille imposante, l’animal sauvage a de quoi impressionner. Les adeptes de randonnée préfèrent d’ailleurs éviter de se retrouver nez à nez avec ce suidé face auquel ils ne feraient pas le poids. Certains aiment déguster sa chair délicieuse, sous forme de filet aux chanterelles, rôtie ou en civet. Pour les agricultrices et les agriculteurs, le sanglier représente une menace, car il raffole du maïs et ravage sur son passage les cultures denses et hautes comme le colza, les céréales et le tournesol – des cultures qui tapissent tout le territoire communal d’Anet. Il n’est donc guère étonnant que les sangliers soient tirés en nombre dans cette commune agricole. En 2022, 60 sangliers ont été abattus rien que sur le territoire d’Anet et de Champion (Gampelen), sur les 240 bêtes tuées dans tout le canton. 

Sur la colline du Schaltenrain séparant le Grand-Marais du lac de Bienne se trouve un vestige d’importance nationale: les remparts du château fort médiéval de Fenis, le Hasenburg. Avec ses 350 mètres de longueur, ce château fort était l’un des plus grands de Suisse. C’est là que vivaient autrefois les barons et les comtes de Fenis, futurs comtes de Neuchâtel. Au XIe siècle, ces seigneurs comptaient parmi les plus importantes familles nobles du Saint-Empire. Aujourd’hui, il ne reste que quelques vestiges de murs de ce château autrefois imposant. Il a été détruit par un tremblement de terre en 1117. Ses ruines ont servi à la construction des villages alentours.

Anet est également célèbre pour avoir vu naître et mourir Albert Anker (1831-1910). Le village a été une grande source d’inspiration pour celui que l’on qualifie volontiers de «peintre national», dont les tableaux touchent par leur attention aux détails, leur composition soignée et leur capacité à capturer la vie quoti-dienne de l’époque. Le natif d’Anet a immortalisé des scènes rurales, des paysages et des portraits de son entourage, notamment de sa famille, de ses voisins et des habitants de la commune. La maison-atelier d’Albert Anker est aujourd’hui en grande partie conservée dans son état d’origine. Depuis août 2022, ce site historique du XIXe siècle est en cours de rénovation et devrait être à nouveau accessible au public au printemps 2024. 

Texte et illustration: Yvan Wildhaber

Publié le 30.11.2023